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L'oeil qui saigne

Un œil sans pupille, sans regard dirigé, sans lumière. 


Un œil tourné vers l’intérieur, qui ne voit plus le monde mais saigne de l’avoir trop absorbé.


La matière, dense, presque encrassée, évoque une vision chargée, déformée, traversée par le poids de ce qui ne se dit pas.


Ce n’est pas une blessure visible, mais une fatigue profonde, un trop-plein émotionnel logé au centre de soi.


Le bois, support vivant, devient ici une peau épaisse qui craque sous les couches de mastic – comme une accumulation d’expériences, de silences, de confrontations internes.


La couleur rouille n’est pas sang mais oxydation : l’usure du regard, l’oxygène de la douleur


Le bleu profond étouffe l’air, le noir referme le cadre.


L’œil qui saigne est un cri muet.


Celui de l’introspection poussée à son paroxysme, quand voir devient trop lourd, et que l’on préfère sentir, se perdre, s’effondrer pour mieux renaître.

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Médium : Peinture sur bois avec ajouts de matières texturantes, principalement du mastic sculpté à la main.


Texture : Superpositions de mastic directement modelé sur le bois, créant un relief expressif, brut et organique. Les formes sont façonnées dans la matière elle-même, sans gravure, laissant apparaître des creux, des strates, des zones de tension ou de respiration.


Couleurs : Palette dominée par le marron rouille, le bleu profond et le noir. Ces teintes évoquent la chaleur du vivant, les profondeurs émotionnelles et les zones d’ombre.


Composition : L’œil stylisé, placé au centre, semble saigner ou s’effondrer, entouré de lignes épaisses et de masses irrégulières. Les formes sont directement sculptées dans la matière, donnant à la composition une énergie contenue, presque organique.


Finition : Aspect volontairement brut et imparfait, révélant les gestes, les accidents, les hésitations, pour créer une œuvre texturée, viscérale, et résolument introspective.

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